Un nouveau contrat social pour l’éducation
15 novembre 2021
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Article paru sur le site du SI
15 novembre 2021
Blog
Education , Paris , ODD 4 , UNESCO
Blog de Marie-Christine Gries, Représentante de l’IS aux Nations Unies, Paris.
Le monde actuel connaît un ensemble de bouleversements sans précédent qui détruisent profondément la vie des habitants de la planète ; le changement climatique et la détérioration de l’environnement sont une préoccupation majeure. Il y a un creusement des inégalités, entre les plus riches et les plus pauvres, et l’écart entre les sexes persiste. Face à de tels défis, l’humanité a aujourd’hui des décisions cruciales à prendre pour assurer un avenir durable et pacifique.
Questionner l’éducation
Former des citoyens au savoir, à l’esprit critique et au discernement pour construire leur vie, engagés à construire ce meilleur avenir commun, est le rôle fondamental de l’éducation. Mais l’éducation actuelle doit inclure l’apprentissage de la culture de l’égalité, de la démocratie, de la solidarité et du vivre ensemble en tant que citoyens du monde.
En tant que leader dans le domaine de l’éducation pour les Nations Unies, l’UNESCO estime que le système éducatif actuel doit être repensé plus profondément.
En 2019, lors de la 40e Conférence générale de l’UNESCO, la Directrice générale a lancé la création de la Commission internationale d’experts multidisciplinaires (de la science politique à l’art, la recherche et l’industrie) avec pour mission de rendre compte de l’avenir de l’éducation à la 41e session de la Conférence générale de 2021.
Alors que les travaux de la Commission ne faisaient que commencer, l’éducation a été perturbée dans le monde entier par la pandémie de COVID-19.
COVID-19 : L’éducation en désarroi
L’interruption des cursus scolaires et universitaires a touché à son apogée 1,6 milliard d’apprentis, de l’école à l’université. Les alternatives à la fermeture des écoles, l’enseignement à distance, les radios ou les solutions numériques, n’ont pu être mises en œuvre partout, ni équitablement au niveau national et encore moins au niveau mondial. La fermeture des écoles a bloqué l’égalité des chances donnée à tous les enfants recevant une éducation commune. Les plus vulnérables ont subi le plus de préjudices, voyant un abandon total de l’école faute d’accès aux solutions palliatives, ce qui pour beaucoup d’entre eux sera déterminant. Les filles constituent la majorité des laissés-pour-compte, alors qu’avant la pandémie, 130 millions d’entre elles n’étaient déjà pas scolarisées. On estime que plus de 11 millions de filles ne retourneront pas à l’école.
En quelques mois, la lenteur de plusieurs années de lutte contre les inégalités a été anéantie. Cette catastrophe a mis en lumière la fragilité globale du système éducatif.
Un nouveau contrat social pour l’éducation
Inspirée par la Commission, pour affirmer l’importance du changement de paradigme, l’UNESCO a présenté l’éducation comme un nouveau contrat social – un accord de coopération entre toutes les parties de la société pour obtenir un résultat bénéfique pour tous en surmontant la discrimination, la marginalisation et l’exclusion. Ce contrat social repose sur l’acceptation commune de valeurs, de principes d’organisation, d’un consensus sur la finalité de l’éducation et enfin sur la mise en œuvre concrète dans un projet cofinancé.
Les travaux de la Commission ont impliqué plusieurs milliers de personnes et les contributions sont venues de toutes les parties du monde. La poursuite des travaux sur le développement du modèle éducatif du futur doit respecter les mêmes conditions de travail global multilatéral et multidisciplinaire, ainsi que la diversité des coopérateurs étatiques et de la société civile.
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