Mettre fin à la violence sexuelle dans les conflits

paru le 21 juin 2022 Blog

Blog de Donatella Benjamin, Représentante de l’IS auprès des Nations Unies à Genève.

« Le Global Survivors Fund (« GSF »), destiné aux survivants de violences sexuelles liées aux conflits, a été officiellement inauguré le 9 mars 2022 à Genève, en présence de ses fondateurs, le Dr Denis Mukwege et Mme Nadia Murad, co-lauréats de le prix Nobel de la paix 2018. Pourquoi Genève ? Parce que la cité internationale, siège du Conseil des droits de l’homme, a une mission à jouer dans le développement de notre conscience collective.

Les violences sexuelles liées aux conflits (CRSV) font référence aux incidents ou schémas de violence sexuelle contre les femmes et les filles, les garçons et les hommes, survenant dans un contexte de conflit ou de post-conflit (les femmes et les enfants représentent environ 99 % des victimes). Le CRSV peut prendre la forme de viol, de stérilisation forcée ou d’asservissement sexuel. Elle entraîne une cascade de conséquences, notamment des blessures physiques permanentes, des traumatismes à long terme, la stigmatisation et la rupture des liens familiaux, ainsi qu’une grave exclusion sociale et économique, conduisant à l’extrême pauvreté et à l’isolement. Ses conséquences peuvent toucher des générations.

« Les violences sexuelles liées aux conflits sont l’une des pires violations des droits de l’homme, dont les femmes et les enfants sont la cible principale, dans un climat d’impunité totale. Le temps est venu de transférer la honte et la stigmatisation des épaules des victimes aux bourreaux, qui sont toujours les bienvenus sur les tapis rouges. Les victimes ont surtout besoin de reconnaissance et de paix, ainsi que de réparations pour recommencer à vivre dans la dignité », a déclaré le Dr Denis Mukwege le jour de l’inauguration du Global Survivors Fund.

Des femmes de tous âges, des enfants nés de viols, sont blâmées, honteuses, victimes ; ils ont besoin de reconnaissance du mal et de leur souffrance, d’aide et d’assurance que cela ne se reproduira plus, de compensation

pour reconstruire leur vie.

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Dr Denis Mukwege

Le Dr Denis Mukwege a ajouté : Nous travaillons depuis notre création pour montrer au monde que les réparations sont possibles et abordables pour tous. Je suis souvent témoin de la façon dont les appels des survivants à des réparations sont accueillis avec indifférence. L’inaction est un choix – celui qui se range du côté de l’injustice. La Caisse choisit d’agir avec et pour les survivants. Il reconnaît la dignité des survivants, aide à transformer leur vie et guérit leurs communautés aujourd’hui – faisant un pas de plus vers la fin de la violence sexuelle comme arme de guerre demain.

Le Fonds fonctionne déjà depuis deux ans, dans le but d’améliorer l’accès aux réparations pour les survivants de violences sexuelles liées aux conflits à travers le monde, principalement des femmes et des filles. Tout en plaidant pour le changement, GSF soutient les victimes et la société civile en fournissant des mesures de réparation provisoires, qui ont le potentiel de transformer la vie de ces femmes et enfants, dans la dignité. GSF sensibilise au besoin urgent de réparations accordées par l’État ou judiciaires, insistant sur le fait que les réparations sont abordables, accessibles et

peuvent réellement répondre aux besoins des survivants.

Mme Nadia Murad

Mme Nadia Murad a également commenté : « Les survivants des violences sexuelles liées aux conflits partagent l’immense souffrance de tous les survivants de la guerre, mais en plus ils sont ignorés et souffrent en silence, sans le soutien de leurs propres communautés et États. La compassion et la condamnation de la communauté internationale ne suffisent pas. GSF est un acteur du changement pour les survivants : il écoute la voix des survivants, soutient des projets avec des survivants, travaille côte à côte avec des survivants et des organisations locales pour combler les lacunes afin que les survivants puissent accéder aux réparations qu’ils méritent à juste titre. »

GSF espère s’engager avec la communauté internationale et la société civile dans sa quête pour transformer l’agenda international et faire avancer la justice, avec des mesures qui ont un impact qui change la vie des femmes, de leurs familles et de leurs communautés.

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